Aina Miolampandry, le Mpikabary des temps modernes

Ainafo est à la fois artiste, poète, éducateur/enseignant et amoureux des lettres malgaches. Mais c’est aussi un homme qui tient à faire connaître l’art unique en son genre qu’est le Kabary.

  • Izay mamafy fitoniana (Ceux qui sèment la paix)
  • Mijinja fiadanana (Récoltent paisibilité)
  • Izay mamboly didy jadona (Ceux qui plantent terreur)
  • Mitango fikomiana (récoltent révolte)
  • Ainafo, Extrait du poème « Izay afafy no jinjaina »

Portrait

Ramaroson Tolojanahary Fetraniaina est connu sous le nom de plume de Aina Miolampandry ou AINAFO. « C’est mon nom en tant que poète et en tant qu’orateur », nous informe-t-il. Ce passionné de littérature enseigne également la communication et la communication littéraire à l’Université Catholique de Madagascar (U.C.M.) et à l’Université ACEEM (Upam). Mais pour aujourd’hui, nous allons nous focaliser sur ses talents de Mpikabary (lit. Orateur), qui le propulse sur le devant de la scène. « Je suis dans ce milieu (i.e., le Kabary) depuis 20 ans. En fait, j’ai commencé à prononcer des Kabary à l’âge de 12 ans. », affirme-t-il. On le voit souvent lors de mariages traditionnelles malgaches parler au nom du Mpangata-bady (lit. Demandeur d’épouse) ou de celui de la famille du Fofombady (lit. La Fiancée).

Pour Ainafo, il y a quatre types de définitions du Kabary :

  • Sa propre définition du Kabary : « un support sapientiel de la culture et des valeurs servant à harmoniser la vie sociétale. » ;
  • La définition littéraire du Kabary : « C’est une oralité majeure faisant partie de la composante de notre identité culturelle et qui distingue les Malgaches des autres peuples des autres nations. » ;
  • Sa définition dans le monde de la communication : « c’est un outil de communication verbale servant à transmettre des messages à large diffusion. » et
  • Sa définition dans le monde de l’art : « c’est un art forgé à travers les mots, un art issu de la rhétorique, car les orateurs sont des architectes. »

Il a été principalement inspiré par son grand-père et ses oncles selon ses dires. Toutefois, ce sont son amour pour le Hiragasy et la littérature malgache et ses études en Lettres et en Communication qui l’ont poussé à devenir Mpikabary. Ainsi, il ambitionne de redonner au Kabary son Hasina (lit. valeur) en tant que « tenin’Andriamanitra nolovain’andriana » (lit. Des paroles de Dieu que les rois ont héritées) pour que les générations futures l’héritent comme telles. En effet, Ainafo trouve qu’actuellement le Kabary reste seulement un moyen de communication orale et un trésor national que l’on ne peut ni exploiter ni transformer. Aussi, notre Mpikabary est-il entrain de concocter un projet visant à mettre en place un institut supérieur sur les arts de parler et de la persuasion.

En outre, Aina Miolampandry pense que le respect des coutumes et traditions est la première des valeurs humaines. Il souligne également la nécessité de respecter les Fady (lit. Les interdits).

L’Anecdote

Un jour de Août 2020, nous étions en route pour demander la main d’une jeune femme. J’étais le Mpikabary du jeune homme. La famille de la jeune femme se trouvait dans une localité très reculée de la campagne. Pour y parvenir, nous avions dû traverser une rivière à gué. Et, pour être à l’aise au cours de cette traversée, j’ai dû me « libérer » de mon pantalon (slim). Je n’avais donc que mon caleçon en dessous de mon Malabary que j’ai porté alors fièrement et avec dignité. L’expérience du voyage m’a beaucoup inspiré lorsque vint les moments du Kabary et l’art oratoire a atteint des sommets!

Parcours

  • 2004 : membre du FIMPIMA (Fikambanan’ny Mpikabary eto Madagascar)
  • 2005 : membre créateurs du MPIKALO (Mpikabary Katolika eto Madagasikara)
  • 2010 : Un des créateurs du FIZAMI (Fikambanan’ny Zanakantitra Mikabary) à Alakamisy Fenoarivo.
  • 2020 – 2022 : Membre et professeur de Kabary à l’IKM Mikabary (Ivontoeranan’ny Kolontsaina Malagasy Mikabary)
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