Andrianaina Roberto Rajaofetra, quand la musique est une affaire de famille

« Pour moi, enseigner c’est apprendre deux fois », dit-il

Harmonia Rajaofetra. Ce nom vous dit-il quelque chose ? C’est là qu’Andrianaina R. Rajaofetra exerce sa passion, la musique. Comme son père, Parson Rajaofetra, et son grand-père, Emilien Rajaofetra, avant lui, il répare les instruments de musique depuis les années 1980 au sein de l’atelier familial à Isoraka. Mais à part la réparation d’instrument musical, ce membre de la dynastie Rajaofetra enseigne également de la musique. « Effectivement, mes parents et mon grand-père paternel sont connus dans la facture d’harmonium », nous partage-t-il. Pour sa part, Andriniaina R. Rajaofetra a suivi plusieurs formations dans le domaine musical. Ainsi, il a fréquenté l’Académie d’Enseignement Musical à Ambatoroka pour une formation professionnalisant sur l’enseignement pédagogique musicale avec Herr SCHWARTE B. Reinhard, avant d’effectuer un stage de perfectionnement en Allemagne (Baden-Baden, Offenburg) et en France (Strasbourg, et Paris). En outre, Andriniaina R. Rajaofetra a aussi effectué divers stages et Master-class avec de grands noms de la musique tels que Rakotomalala Mireille, Rabarioelina Ndriana, Andrianaivoravelona Mahery, Jardon Lydia, Klaus Jugen et avec des masters de la lutherie, comme Imbert Philippe et Petronio Sergio.

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Au cours de notre discussion, il n’a jamais cessé d’évoquer son père pour finalement avouer que ce dernier l’a vraiment influencé. « Il m’a guidé tout au long de ma vie et surtout dans le métier », nous confie-t-il. Et lui d’ajouter : « Mon père est un grand travailleur, bricoleur et, surtout, très actif dans son métier. Il nous a appris à être indépendant dans tous les domaines et à trouver mille et une solutions à tout problème. »

Côté projet, Andriniaina R. Rajaofetra envisage d’ouvrir une bibliothèque musicale et musicologique (pédagogie, lutherie, etc.) à l’intention des chercheurs et des universitaires cette année. Il nous partage son dessein de dédier cette bibliothèque au nom d’une personnalité qu’il garde encore secret pour le moment. Par ailleurs, il nous souffle à l’oreille : « je concocte la réalisation à long terme d’un harmonium à 2 claviers ».

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Nos questions à Andrianaina R. Rajaofetra

  1. Pourquoi le métier de votre père ?
    Depuis notre enfance, nous, les quatre fils de nos parents, avions été familiarisés avec le métier de mon père et tous ces détails : fabrication des cordes, commerce de la musique, enseignement du piano… Plus tard, et tout naturellement, je me suis intégré petit à petit dans l’atelier de réparation. Je commençais à prendre part à, la réparation de guitare, la fabrication des harmoniums, l’administration et les correspondances avec les clients, ou encore les affaires bancaires. Et depuis, avec l’aide de ma femme et plus tard avec mon fils Sandy, j’ai encore pu diversifier nos activités.
  2. Qu’auriez-vous fait si vous n’étiez pas musicien ?
    Si je n’avais pas fait de la musique, j’aurais préféré écrire des articles de journaux. Mais en attendant, à part mon boulot, je fais du jardinage, quelques bricolages. L’électricité m’intéresse également.
  3. Pouvez-vous nous partager une situation difficile qui vous a donné la force de continuer ?
    C’était la fois où le bâtiment qui abritait notre atelier s’est effondré en partie. C’était en 1991. Nous devions tout recommencer, après avoir déménagé à l’époque. Mon père en a été traumatisé et cela l’a rendu malheureux et lui arraché la force de continuer. Notre mère, avec notre soutien, a décidé de prendre en main les réparations… De mon côté, j’ai pris la décision de me faire un défi pour réussir dans mes travaux
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Beau billet pour rendre hommage à l’homme, mais aussi et surtout, à la dynastie des Rajaofetra qui fait partie des références historiques en matière de musique à Madagascar.

Merci.