Faly Rafieferana, un grand conférencier sur l’éducation

« Les parents reproduisent ce qu’ils voient autour d’eux »

Hajarivony Rafieferana Faliarivo est le genre d’homme qui, par ses talents d’orateur, vous laisse à chaque fois sans voix. Et, le fond de ses discours vous donne du peps pour affronter le quotidien et oser repousser vos limites. Inspiré par ses parents, notre homme s’est spécialisé dans l’éducation, selon ses dires. En effet, il explique que ses parents lui ont donné assez d’amour pour avoir une bonne éducation et ce, dès sa conception. « Actuellement, je suis triste de voir nos enfants sous-éduqués qui, à leur tour, devenant des adultes sous-éduqués, donnent naissance et se font appeler ‘papa’ ou ‘maman’ », déplore-t-il. D’après lui, le problème c’est que les parents ne savent pas ce qu’ils font : ils ne font que reproduire ce qu’ils voient autour d’eux. Par exemple, « si les voisins donnent à manger à leurs petits, ils en font de même ; si les voisins envoient leurs enfants à l’école, ils en font de même. »

En 2003, lui et sa famille se sont installés à Ambotriniandriana, un petit village reculé aux alentours d’Antananarivo. A l’époque, il n’y a avait ni eau, ni électricité dans cette localité ; les centres de santé y manquaient également. Mais, étant convaincu qu’il fallait prioriser l’éducation, il a commencé par créer une école pour ses enfants. C’est ce qu’il affirme ainsi : « J’ai commencé par mes enfants (en primaire) et après quelques années, c’est (l’école) devenue un Lycée, le Lycée Privée Mpanefa Iraka. C’était le premier Lycée dans la commune de Fiaferana. » Ce n’est que plus tard que le Lycée communal a vu le jour. Au début, il recrutait des jeunes du village qu’il formait pour enseigner dans cette école… Plus tard, plusieurs élèves de son Lycée devenus bacheliers ont été recrutés pour enseigner dans les E.P.P., d’autres ont continué leurs études à l’Université.

Mais à part la promotion de l’éducation, Faly et sa famille ont aussi construit un dispensaire et creuser des puits pour la fourniture d’eaux potables. Ils ont également, introduit l’électricité à l’école grâce à l’installation de panneaux solaires.

En ce qui concerne ses projets sur l’amélioration de l’éducation à Madagascar, Faly ambitionne de former 50 éducateurs et enseignants dans chaque district du Pays pendant cinq (05) ans. Pour ce faire, il lui faudra visiter les 119 districts que compte la Grande Ile pour dispenser des formations à ses personnes cibles. Jusqu’à présent il a déjà pu visiter onze (11) districts dans le cadre de ce projet nommé « Education des éducateurs » ; et « Il ne reste que 108 », dit-il.

Nos questions à Faly Rafieferana

Pourquoi toujours parler d’éducation quand vous parlez de Madagascar ?

Seule l’éducation nous garantit le changement et le développement de notre pays. Ni la politique, ni l’argent, ni les diplômes, ni la religion, ni l’enseignement, ni le business pourraient nous transformer. L’éducation règle les problèmes économiques, sociaux, environnementaux, de couple, religieux,…de grande pauvreté.

Qu’est-ce qui vous rend fier de la commune de Fiaferana actuellement ?

Nous avons sensibilisé la population de Fiaferana à planter des fraises. Depuis, 100 ménages s’y mettent ; la commune de Fiaferana fournit actuellement les quartiers de Mahazo (Antananarivo) et Ambohitrarahaba (Ankadikely) et la Commune de Sabotsy Namehina.

En une phrase, quels sont nos problèmes et quelles solutions proposeriez-vous ?

Les dirigeants ignorent l’importance de l’éducation et l’urgence de son l’amélioration. Il y a confusion entre éducation et enseignement. Comme solution, il faut prioriser l’éducation de tout l’homme c’est-à-dire l’esprit, l’âme, l’émotion, le choix, la volonté, le talent, et le corps. Nous devrions mettre ces éléments qui composent l’homme sur un pied d’égalité.

L’anectode…

Je venais de la campagne et en 6ème j’ai été admis au collège Square Poincaré d’Antananarivo. C’était la première fois que je venait dans la capitale . J’étais nul en français.

L’enseignant : Faly, écrivez moi, « bonbon »

J’avais entendu un espace entre les deux bons alors j’avais écris « bon bon ». Tout le monde avait rigolé et moi aussi, j’avais ris.

L’enseignante : J’ai dit « BONBON » !!!

Du coup, j’avais mis plus d’espace entre les deux bons. Tout le monde avait rigolé de plus belle [encore plus] et l’enseignant était devenue rouge de colère.

L’enseignante : tu es comme une vache qui rit.

L’enseignante s’était moquée de moi. Et depuis ce-jour, j’ai eu un blocage sur la langue française. C’est le résultat de l’ignorance de ce qu’est une éducation émotionnelle.

Parcours :

  • 1982 : Coach et enseignant DTS Mombasa Kenya
  • 1992 : Coach en Leadership (LTS), Haggai Institute Singapour
  • 1998 : Éducateur et coach, Worcester Afrique du Sud
  • 2003 : début de l’installation à Ambotriniandriana
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