Mamitiana Randriamiandrisoa : le destin atypique d’un coach en leadership

Je suis aussi motivé par une vision claire de ce que le futur peut nous réserver, un meilleur avenir, et ce même si ce que nous voyons actuellement ne dit que le contraire.

Quand nous nous sommes approchés de ce monsieur et l’a interviewé, nous pouvons résumer en un mot ce qu’il dégage : l’humilité. Mamitiana Randriamiandrisoa est un coach/formateur/encadreur des jeunes dans le domaine du leadership. Né à Belobaka, une localité de la Région Bongolava laquelle a pour chef-lieu la ville de Tsiroanomandidy, Randriamiandrisoa y a passé toute son enfance. « Ce que je retiens de mon enfance, ce sont ces jeux collectifs sur de grands espaces ouverts et de ces moments où je gardais le bétail après l’école, et ce jusqu’en classe de 3ème… des moments qui m’ont forgé et ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui », nous partage-t-il avec nostalgie. Après le collège, il a quitté le village natal pour continuer ses études dans la capitale, au Lycée Jean Joseph Rabearivelo (J.J.R.) d’abord, puis à l’université d’Antananarivo…
Mais si Mamitiana a quitté son village assez tôt dans sa jeunesse, ce n’est finalement que pour y revenir plus tard.

Son voyage en dehors de sa Région d’origine n’était, en fait, qu’un périple qui allait le ramener aux sources. En effet, l’homme qu’il est devenu aujourd’hui a deux (2) objectifs de vie qu’il exprime en ces termes : « Premièrement, je veux aider les jeunes gens à poursuivre et finir leurs études, d’une part, et à libérer pleinement leur potentiel et utiliser leurs talents au profit de la société de l’autre. Je veux voir Belobaka et la Région Bongolava se développer grâce aux initiatives d’une jeunesse qui intègre toutes les filières des différents secteurs d’activité. Deuxièmement, je me focalise également sur la formation des paysans dans leur domaine d’activité, l’agriculture. »
C’est dans le cadre de ce deuxième objectif qu’en septembre prochain Mamitiana va suivre une formation de deux (2) mois intitulée « Développement communautaire et Business start » en Corée du Sud, à Séoul. Cette formation vise à renforcer ses capacités en matière d’élevage et d’agriculture à Séoul pendant deux mois.

Sur le plan pratique, des activités entrant dans le cadre de la lutte contre l’analphabétisme sont planifiées pour le mois de novembre. Celles-ci consistent à apprendre à des gens à lire et à écrire pour qu’ils puissent former à leur tour enseigner la lecture et l’écriture à d’autres. Par ailleurs, Randriamiandrisoa est le précurseur d’un projet environnemental qui vise à reboiser les terrains arides de Belobaka. Pour 2023, notre interlocuteur nous partage son plan ainsi : « je veux commencer un projet de développement agricole pour mettre en pratique les connaissances que j’ai déjà en tant que paysan et celles que j’aurai acquises en Corée du Sud. »
Côté motivation, Randriamiandrisoa affirme que c’est le fait d’être en vie et en bonne santé, entre autres, qui le pousse à agir. « Je me sens privilégier de pouvoir aider les autres à devenir une meilleure version d’eux même. Et surtout, je suis aussi motivé par une vision claire de ce que le futur peut nous réserver, et ce même si ce que nous voyons actuellement ne dit que le contraire. En fait, je suis témoin de changements tangibles dans la vie de quelques-unes des personnes que j’ai aidées et accompagnées en tant que formateur. »

Questions à Mamitiana Randriamiandrisoa

  1. Que faites-vous à part être coach en leadership ?
    Je suis musicien. Je joue du piano et de la guitare. Sur ce sujet, je donne des cours de musique depuis 2018 à Belobaka à part les cours d’anglais… Et je m’intéresse également à la production vidéo.
  2. Pourquoi la Région Bongolava particulièrement ?
    À part le fait que c’est ma Région d’origine, il y a une façon de penser très dominante selon laquelle il suffit de savoir écrire son nom et compter de l’argent, car cela permet d’éviter qu’on se fasse avoir dans la vie. De plus, là-bas, on a l’habitude de croire qu’il faut surtout se concentrer sur les travaux aux champs pour subvenir aux besoins de la famille, que c’est seulement comme ça qu’on est sûr de pouvoir s’acquitter de ses responsabilités en tant que père ou mère de famille. Mon cas était un peu exceptionnel du fait que mes parents m’ont toujours encouragé à poursuivre les études.
  3. Quel moment auriez-vous aimer vivre si on vous donnait la chance de le vivre ?
    J’aurais aimé vivre plus de moments de qualité avec mes parents, surtout avec mon père. Il aurait été très fier de voir l’homme que je suis devenu aujourd’hui. Il est décédé le 09 juillet 2010, quand je suivais une formation en développement pour jeunes leaders en Corée du Sud.

Parcours :

  • 2006 : D.E.A. en Pharmacologie, Université d’Antananarivo
  • 2007 : D.E.A. en chimie appliqué à l’industrie, Université d’Antananarivo
  • 2007 – 2010 : 3ème année Département d’Études Anglophones, Université d’Antananarivo
  • 2010 et 2014 : Formation de jeunes leaders sur « comment impacter positivement dans une nation », Séoul, Corée du Sud et Bangkok, Thaïlande.
  • 2017 : Leadership Development Course, Université des Nations, Bangkok.
  • 2019 : Étude de film et production vidéo, Media Village, Université des Nations à Muizenberg, Afrique du Sud.
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