Myriam Vololonarivo, le sens propre de l'expertise en communication humano-institutionnelle

Il est souvent oublié que travailler devrait avoir un sens plus humain que matériel. Mais, dans le monde englouti dans le besoin et dans la consommation, le travail s’est transformé en un art de gagner plus que les autres, de dépasser les autres. Cependant, pour notre invité de ce jour, travailler est un surpassement de soi et de l’autodiscipline. Trouvez dans ces quelques lignes ses convictions et idéologies professionnelles. Et c’est parti !

Pouvez-vous vous présentez, s’il vous plaît ?

Je m’appelle Myriam Vololonarivo. Je suis épouse et mère de deux filles. Activiste pour la gouvernance et l’équité dans la Réduction des Risques des Catastrophes ; communicatrice et à la fois apprentie communicologue. Diplômée en Communication en Langue et Interculturalité, puis en Sciences Politiques, j’étudie également la Gouvernance en matière de Réduction des Risques de Catastrophes.

Quel est votre métier ?

Je suis spécialisée dans la communication institutionnelle et humanitaire. Actuellement, je renforce mes capacités dans le Knowledge Management.

Pourquoi avoir choisi ce métier ?

Savoir communiquer est un art. La communication est une guerre où chaque organisation définit les raisons de sa bataille. Je savoure d’analyser les discours des Grands Leaders pour conduire leurs plaidoyers et stratégies politiques. En ce jour du 8 mars, je revisionne les grands discours féministes, les événements autour de la journée et les stratégies utilisées depuis 1910 pour rappeler les droits de la femme. Le métier de la communication et du Knowledge Management est complexe qui mérite d’être maîtrisé. J’ai choisi ce métier car il me permet d’apporter du changement positif dans le monde humanitaire et du développement, tout en me permettant d’apprendre sans cesse son évolution.

Depuis quand êtes-vous dans ce secteur ?

Je suis dans ce métier depuis 2012, où j’ai effectué un stage dans une agence onusienne pour le développement. Au fil de mes exercices, j’ai renforcé mes capacités dans l’Urgence, le Social Behavior Change, le genre, le plaidoyer et lobbying, le leadership, la relation médiatique, la relation publique, la communication institutionnelle et tout récemment dans le Knowledge Management.

Qu’est ce qui est défiant en étant jeune dans le milieu de ce secteur ?

Le plus grand défi a été, pour moi, de choisir quelle spécialité exceller. La communication est un domaine très vaste. Alors, il fallait bien opter sa spécialisation pour marquer son identité sur le marché du travail et se distinguer des autres communicateurs existant dans le marché de l’offre et de la demande.

L’entrepreunariat attire beaucoup de monde, mais en fait peu de réussite, quelle serait la cause pour vous ?

L’instabilité politique et économique du pays est un risque à considérer. Ensuite, la persévérance et la passion de sa carrière qu’il faut cultiver en chacun s’il veut réussir. Que la passion et la vision soient leurs sources de motivation et non pas la réussite ni l’argent.

Est ce que tout le monde peut finalement entreprendre ?

Si nous prenons le sens du mot « entreprendre » : prendre quelque chose pour le maîtriser alors oui, tout le monde peut entreprendre. Néanmoins, chaque personne a sa destinée et son choix professionnel qui dépendent de son identité, son tempérament et sa vision. Certaines y arrivent et d’autres non, mais cela ne veut pas dire que ces derniers ont échoué. Ils ont trouvé un autre moyen de vivre leur vie, c’est tout.

Qu’est ce qui fait votre parcours aujourd’hui ? Et ce qui vous rend fière ?

Oui, je suis fière de mon parcours mais j’ai surtout appris de mes erreurs. Après mes études à l’université, j’ai postulé dans une vingtaine de postes. J’ai ,donc, opté pour enseigner la musique aux enfants à leur domicile, à vendre des journaux et à écrire dans un journal comme pigiste. Il faut se salir les mains pour réussir. Quand, en juin 2012, j’ai été acceptée pour être stagiaire au PNUD Madagascar, c’était le début de mon aventure dans la communication dans l’humanitaire et le développement. Mon mentor, mon superviseur à l’époque, m’a beaucoup accompagnée. Grâce à elle, j’ai pu dessiner ma voie professionnelle et je suis arrivée là où je suis actuellement.

Si vous deviez faire une rétrospective de votre début à aujourd’hui, que diriez-vous?

Il y a encore du chemin à faire. Pour les étapes déjà franchies je remercie la Force Puissante Tout là-haut. J’ai une vision 2025 pour ma carrière, il me reste trois ans pour le réaliser, mais je reste toujours optimiste.

Quels étaient alors les sacrifices ?

Le sommeil ! (Sourire). Il m’arrive de me réveiller à une heure du matin pour planifier mes actions, écrire une proposition de projet, revoir une stratégie et l’améliorer. Choisir, c’est renoncer. En ayant choisi d’approfondir mes connaissances dans l’humanitaire et le développement, j’ai renoncé à certaines offres de postes venant des entreprises privées.

Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui veut se lancer dans le vide de l’entrepreneuriat?

Donnez-vous le risque d’investir : vos temps, votre argent, votre énergie. Vous serez fatigué, las et parfois dépressif car tout semble marcher de travers, mais gardez votre objectif en tête et n’abandonnez jamais.

Qu’est ce que pour vous la date du 8 mars?

Cette journée est une commémoration sur la lutte pour les droits de la femme, et donc des hommes et des enfants. Je milite pour l’équité, que vous soyez un homme ou une femme. Je dénonce, par contre, les gestes sarcastiques comme faire un don de machine à coudre aux femmes et les longs discours en cette journée. Femmes, allez travailler et choisissez le métier qui vous passionne, c’est votre droit !

Quel message pour les femmes du monde entier ?

Soyez femmes, soyez courageuses, soyez vous-mêmes. Il n’y a d’autres armes pour vous protéger que d’être vous-mêmes. C’est l’amour d’une femme qui change le monde. Rappelez-vous l’histoire de Sainte Marie, que vous soyez chrétiens ou non, qui a accepté de devenir la mère de Jésus. Sans elle, quelle serait ce monde dans lequel nous vivons ?

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