Niaina RAKOTONJANAHARY, une journaliste dans l'âme passionnée de son métier

Peu des Malagasy font le travail de leur prédilection. Mauvais choix de filière ou absence de branches du métier voulu, nombreux jeunes passent leur temps à étudier pour se retrouver dans un milieu professionnel autre que celui espéré. Mais quelle en serait la raison ? Notre invité du jour nous explique la force de la passion professionnelle. En voici les détails.

Pouvez vous vous présenter, s’il vous plaît?

Je me nomme Niaina RAKOTONJANAHARY, « Koly » pour les intimes. C’est comme ça que mes parents m’ont appelée.

Que faites vous dans la vie?

Je suis journaliste de profession ce qui me renvoie entre autres à une vie professionnelle basée sur la communication.

Pourquoi avez vous choisi ce métier à la place d’un autre? Vocation ou hasard?

Le métier du journalisme est un choix. Il n’a jamais été question de hasard. Je me souviens très bien que c’était en classe de 4ème que j’ai décidé de devenir journaliste. Cela semble tôt pour une jeune fille, mais à l’époque, je présentais déjà les informations en classe. D’ailleurs, je rassemblais les journaux de mon père et je faisais une sorte de revue de presse une fois en classe. En effet, il ne m’est jamais venu en tête de faire ou suivre un parcours professionnel en dehors du journalisme et de la communication.

Dans le métier du journalisme, qu’est ce qui est difficile ? Et ce qui est de concert facile?

C’est selon l’appréhension de chacun, je dirais, de voir si cela est leur difficile ou pas. C’est un travail doublé de passion et de vocation, ainsi je n’ai jamais eu une sensation de difficulté. D’un point de vue personnel, la rédaction, les descentes sur terrain, les investigations définissent ce métier. En outre, ce qui pourrait sembler compliqué, c’est le recoupement, donc la vérification des pistes d’ informations où les gens, parfois, nous ferment la porte au nez. Par contre, ce qui est génial, c’est quand le public nous donne des feedbacks positifs. C’est-à-dire que les auditeurs et téléspectateurs ont été satisfaits de ce que l’on a fait. Ça fait plaisir, je vous assure.

Y-a-t-il vraiment un métier prédestiné ?

Je le crois. Pourquoi ? Car, figurez vous que j’ai passé trois ans dans le milieu de la communication, mais je ne me suis pas vraiment sentie dans mon élément bien que j’ai pu vivre amplement de ce dernier. Le salaire et tous les avantages étaient aux normes, mais mon cœur n’y était pas. Je pense que j’étais destinée à être journaliste depuis ma formation embryonnaire. Fous rires.

Qu’est ce qui vous a plus marquée dans votre métier ? Bon et mauvais souvenir ?

Beaucoup de choses m’ont marquée dans ce métier. Parmi elles, ma première montée sur le plateau de la TV Plus Madagascar en 2003. J’ai eu tellement peur que j’en ai eu mal au ventre à la fin de l’édition. Et notre rédactrice en chef de l’époque à l’occurrence Madame Onitiana Really, en était furieuse. Celui que j’ai aimé, c’était d’avoir pu réaliser mon rêve d’aller en France et à New York. Il y en a d’autres, mais ces deux voyages m’ont marquée car c’était au-delà de mes espérances. Je n’avais jamais pensé y aller un jour. Mais, il y a des choses que l’on ne s’y attend pas.

Plusieurs jeunes boudent souvent certains métiers, pourquoi, selon vous?

Nous, les jeunes, devrions savoir ce que l’on veut faire avant d’entrer dans le milieu professionnel au lieu de suivre ce que beaucoup font ou bien là où il y a plus d’argent. Souvenez-vous que si vous n’aimez pas le travail que vous faites, vous n’allez jamais vous en épanouir. Ainsi, vous n’allez jamais avancer, car ce sera la routine qui vous encombrera. Sachez que c’est assez simple quand on est jeunes. Il faut d’abord se concentrer sur les expériences au lieu de s’empresser vers l’argent.

Depuis quand faites vous ce métier et avez vous pensé faire autre chose si vous ne l’aviez pas fait?

J’ai débuté en 2001 , mais j’ai eu ma Licence en journalisme et communication en 2005. Concrètement, j’ai eu ma première Licence en Langues Françaises et j’ai débuté le métier en ayant un diplôme qui n’en était pas l’équivalent. Mais, je n’ai jamais voulu être une enseignante de français. Rires.
Comme je l’ai mentionné auparavant , j’ai été communication officer , mais je ne m’épanouissais pas . Je ne sais pas trop comment vous l’expliquer, j’ignore si je ne l’avais pas maîtrisé ou tout simplement car je n’aimais pas ce travail là. Et me voilà de retour dans le journalisme après quatre ans d’absence.

Madagascar est un pays où le journalisme s’utilise encore a des fins politiques, le métier est il vraiment respecté ?

Malheureusement, c’est la triste réalité. Soit c’est une personne de la classe politique, soit une personne travaillant dans le milieu des affaires qui crée des entreprises dans les médias. De manière générale, le métier de journaliste n’est pas respecté dans ce pays. Cependant, il y a aussi une part de responsabilité de nous qui sommes des journalistes. En effet, nous avons habitué les gens à nous diriger et à nous acheter. Je ne parle pas forcément d’argent ici. Il faut qu’on s’inculque le fait d’être journaliste en diffusant des informations véridiques et vérifiées.

Si vous avez un conseil à donner à ceux et celles voulant ou pas faire ce métier, que leur diriez vous ?

Je vais diviser mon message.Pour les jeunes qui veulent s’orienter dans le journalisme. C’est simple…Même si le travail de journalistes va parfois de pair avec la routine et qu’il s’apprend dans le tas, il faut savoir se spécifier. Avec les incessantes avancées, il faut que nous soyons aussi dans la mise à jour. Ainsi, on pourra forger notre personnalité professionnelle. Il faut avoir une idéologie déontologique propre à soi, car c’est nous-mêmes qui puissions nous défendre.

Nous savons pertinemment que c’est un métier à risque, ainsi il faut être vigilant et savoir équilibrer notre manière de travailler.
Et pour ceux qui ne pensent pas faire ce métier, c’est pareil à ce que j’ai dit auparavant, il faut étudier ce que l’on aime et exceller dans ce sens. Merci.