Razanamparany Zafindraibe Sammüela, une pâtissière autodidacte sur l'îlot de Nosy-be

received_337225505198036_2

Y-a-t-il un livre type d’entrepreneuriat pour que tout le monde puisse y trouver son compte ? Cela va de soi car chaque idée entrepreneuriale sera unique et parfois les vrais business ne commencent pas dans les ouvrages, mais dans le tas. En effet, la majorité des Malagasy sont nés dans des familles paysannes ayant grandi dans le sens des affaires traditionnelles sans formations ni conférences. L’auto-didactisme évolue et engendre une certaine réputation. C’est le cas de notre interview de ce jour. Allons la rencontrer !

Pouvez-vous vous présenter, s’il vous plaît ?

Je m’appelle Razanamparany Zafindraibe Sammüela. J’ai 33ans et je suis mariée et mère d’un petit garçon de 5 ans. Je suis passionnée de pâtisserie.

Que faites-vous dans la vie professionnelle ?

Étant donné que je sois passionnée de pâtisserie, vous l’aurez compris, je suis actuellement une pâtissière sur l’îlot de Nosy-Be.

Avez-vous déjà pensé faire ce travail dans votre parcours estudiantin ?

Je dirai que j’ai fais des études qui sont dans le même secteur de ce que je fais maintenant, c’est-à-dire l’hôtellerie et le tourisme. Mais, j’ai été plus concentrée sur le tourisme.

Depuis quand le faites-vous ?

Depuis le début du confinement à Madagascar, plus précisément à partir de février 2020. Cela était très difficile au niveau de tous les secteurs d’activité, et ce, dans presque tous les pays du monde. L’économie s’était figée, ainsi, il fallait faire quelque chose.

Comment tout cela a commencé ?

Je cherchais une nouvelle activité et je me suis formée grâce à internet. Vous savez, aujourd’hui, il suffit de s’auto-former pour pouvoir avoir accès à des formations libres comme celles des tutoriels. Je me suis lancée dedans et j’ai appris beaucoup plus que je ne m’y attendais.

À Madagascar, beaucoup de femmes ne travaillent pas, quelle serait la cause, selon vous ?

Je pense que c’est le manque de volonté. Dans ce pays, nous les femmes sommes souvent trop dépendantes financièrement des hommes. C’est assez culturel. Quoique, il faut le faire pour voir notre capacité de se familiariser avec l’environnement de l’entrepreneuriat. Sinon, on s’excusera constamment de la difficulté de la vie.

Vous êtes donc entrepreneure, quels sont les enjeux de commencer un travail seul et par soi-même ?

Je dirais que les enjeux sont de savoir commencer avec un budget limité, savoir fidéliser ses premiers clients et savoir évoluer à partir de là. Ce n’est pas facile , je vous avoue, mais si la vie était facile, on ne ferait pas des grandes choses.

Dans votre métier, quel est le plus difficile et quel est le plus facile ?

Le plus difficile est d’assurer seule les commandes malgré la charge importante du travail. Mais, comme je l’ai dit auparavant, c’est une aventure qu’on a décidé de faire, il serait malheureux de s’arrêter en si bon chemin. Et le plus facile, c’est la satisfaction de satisfaire. Sinon, il n’y a pas de métier facile, il faut seulement l’aimer et s’en imprégner.

Avez-vous un souvenir, bon ou mauvais, depuis que vous vous êtes lancée dans ce métier ?

Un bon souvenir oui, j’en ai plus qu’un. Rires. Par exemple, un de mes clients m’avait demandé un gâteau spécial, rien à avoir avec ce que je fais d’habitude. J’avais peur de le décevoir, mais finalement, cela a plu à ses invités et lui a plu aussi, je pense.

Un mauvais souvenir, c’est quand j’avais fais un gâteau glacé qui a fondu sur la route. Je vous dis pas combien le client était mécontent. J’ai dû rebrousser chemin et refaire un autre gâteau pour rattraper le coup en une heure. Ouf!

Si vous deviez donner un conseil à ceux qui ont peur de commencer, que leur diriez-vous ?

Je dirais que si vous avez une idée de business en tête, n’attendez pas d’avoir beaucoup d’argent pour commencer. Commencez petit, et comme disait la fameuse citation et que ma maman aime, « Petit à petit, l’oiseau fait son nid. »