Sarah Ravel, quand une vie est au service des autres

Elle a vu la bonté des gens qui l’ont toujours accueilli à bras ouverts

Ravel Sarah a créé l’association Erantsoa en Novembre 2020 avec une équipe de choc. Celle-ci a pour objet de promouvoir l’entraide. L’aventure a commencé suite à une prise de conscience de sa part. « Dès ma naissance et ce, jusqu’à présent, je peux dire qu’il y a toujours eu des gens bienveillants sur mon chemin tant dans les moments joyeux que dans les temps difficiles », raconte-t-elle. En effet, après avoir quitté Madagascar à l’âge de 20 ans, elle a vu la bonté des gens, qui l’ont toujours accueilli à bras ouverts étant étrangère dans leur pays. « C’était fascinant et fort comme expérience ! » nous partage-t-elle. Elle dit avoir beaucoup reçu des autres. Et pour elle, l’Association Erantsoa est une façon concrète de porter cette qualité humaine et de semer cette bonté surtout envers ses compatriotes.

Leur but ultime dit-elle, c’est de partager et véhiculer la bienveillance, l’entraide et l’amour à travers leurs actions. Pratiquement, à travers la sensibilisation, l’éducation et la formation, ils espèrent « apporter le changement dans la vie des plus démunis et les rendre autonomes avec une alimentation saine, un logement décent, un meilleur accès à l’éducation pour les enfants et un travail stable pour les adultes », précise Sarah Ravel avec passion. Leur plus grand défi c’était de pouvoir œuvrer, collaborer à distance. Mais grâce aux nouvelles technologies, ils ont pu développer un nouveau mode de travail efficace.

Tout ce qu’elle a réalisé jusqu’ici, c’est grâce à ses modèles, qui sont ses parents, dit-elle. Elle nous explique que ces derniers sont de bons modèles d’humilité et de persévérance. « Ils ont toujours investi leur temps, argent et énergie pour le bien des plus démunis. Je ne comprenais pas toujours pourquoi ils en faisaient leur priorité. Mais plus tard, j’ai eu un déclic et j’ai commencé à comprendre cette compassion pour les pauvres et le fait de se mettre aux services des autres », nous avoue-t-elle. Cependant, à part ses parents, le pédagogue Paolo Freire l’a également marqué. « J’ai lu son livre intitulé Pédagogie des opprimés. Son engagement social et éducatif m’inspire. Il s’est intéressé à l’éducation des pauvres de sa région, à leur milieu social et familial en priorisant toujours en la personne humaine », explique-t-elle. Pour terminer, Sarah Ravel nous partage cette citation de Freire : « J’aime être humain car, inachevé, je sais que je suis un être conditionné, mais conscient de l’inachèvement, je sais que je peux aller plus loin. »

Nos questions à Sarah Ravel

  1. À part l’association, que faites-vous ?
    Actuellement, je suis à Paris. Je travaille dans le domaine de l’enseignement et de la formation. Je suis convaincue de l’importance d’une culture d’apprentissage tout au long de la vie, comme on dit en anglais « lifelong learning ». J’ai choisi cette voie parce que la connaissance est en elle-même puissance. Nous avons tous un potentiel, mais il y a encore plus qu’on ne connaît pas encore. On doute facilement de nos capacités. En faisant mon Bachelor aux États-Unis, j’étais très surprise par mes propres capacités. On grandit rapidement dans un bon environnement d’apprentissage.
  2. Avez-vous une passion particulière ?
    La musique occupe une grande place dans ma vie également. La musique est une source de joie dans mon quotidien. J’ai grandi dans une famille où la musique était omniprésente. Mon père chantait souvent et jouait différents instruments. La musique m’a permis de développer plusieurs choses comme mon estime de soi, ma créativité, ma capacité d’écoute, ma façon de m’exprimer et ma motivation.
  3. Quelle est votre plus grande réussite ?
    La réussite se définit facilement par ce qu’on a, ce qu’on possède, les objectifs qu’on a atteints, par exemple avoir un bon diplôme, avoir un bon salaire…Mais j’ose croire que le succès n’est pas uniquement ce que l’on ne voit ni ne se réduit aux choses matérielles. C’est difficile pour moi de définir ma « plus grande réussite » parce que rien ne sera figé jusqu’à ma mort. La réussite d’hier, que j’ai pensée être une réussite, ne l’ai plus aujourd’hui. Mais ce sont les petites victoires qui ont forgé qui je suis devenue ; elles m’ont aidé à connaître qui je suis, me réjouir indépendamment de ce que j’ai ou pas. J’adhère à cette idée de Winston Churchill : « nous gagnons notre vie grâce à ce que nous obtenons, mais nous bâtissons notre vie grâce à ce que nous donnons. »