Ligy Arison, une agronome polyvalente

Elle a toujours souhaité travailler pour le grand nombre

Marie Ligy Arison est de nature très discrète, mais elle fait partie de l’avenir de l’agronomie en générale et de l’élevage en particulier à Madagascar. Cette sortante de l’École Supérieure des Sciences Agronomiques de l’Université d’Antananarivo est major de sa promotion en 2015 et actuellement, elle est la présidente de l’Association des Agronomes Sortants d’Ankatso dans la région Vakinankaratra. Professionnellement, c’est une agente de l’Administration : elle occupe la fonction de Chef de Service des affaires économiques au sein de la Région Vakinakaratra.

On peut dire que professionnellement, notre interlocutrice a eu un parcours hors du commun. En effet, après ses études d’agronomie, elle ne s’est pas limitée à sa spécialité. « J’ai travaillé dans plusieurs domaines en dehors du secteur de l’agronomie. J’ai déjà travaillé dans l’éducation, l’environnement et même les nouvelles technologies. Cela semble indiquer une incohérence entre mes parcours professionnel et académique. Néanmoins, je trouve qu’il y a une complémentarité entre ces domaines et le métier d’agronome », nous explique-t-elle. Une des raisons qui ont conduit à ce parcours pluridisciplinaire, selon elle, c’est qu’elle a toujours souhaité travailler pour le grand nombre. « Ainsi, actuellement je participe directement à des projets de développement qui profitent directement à la population », nous partage-t-elle avec conviction. En un mot, elle souhaite être une excellente agronome. Nous lui avons demandée ce que c’est qu’une excellente agronome du coup. Elle nous a répondu que c’est « une personne polyvalente, apte à travailler sur terrain mais tout aussi compétent pour les travaux de conception, de planification et de rédaction. Quelqu’un de méthodique dans son approche et d’ambitieux dans ses objectifs. »

Pour cette année, elle s’est inscrite en première année de doctorat. Elle ambitionne d’œuvrer pour le développement durable par la recherche. « Je pense qu’il m’est nécessaire d’acquérir des compétences plus pointues dans le domaine agronomique pour l’atteinte de mon objectif », nous explique-t-elle. En effet, elle veut obtenir le diplôme de Doctorat en agronomie et ainsi occuper un poste de responsabilité assez élevé dans quelques années. Ceci, afin de pouvoir apporter ses idées et ses convictions dans l’articulation des actions pour le développement du Pays. De plus, elle nous confie que c’est « le sentiment d’avoir une contribution à apporter pour mon pays et mes semblables » qui la rendent heureuse. Et elle d’ajouter que : « J’ai eu la chance et la bénédiction de pouvoir étudier autant que je veux et je pense que j’ai le devoir d’utiliser ce que j’ai pour aider les autres. D’où également ma motivation pour travailler dans un service public et ainsi servir le grand nombre ».

Nos questions à Arison Marie Ligy

  1. Pourquoi avoir choisi l’élevage comme spécialité ?
    L’élevage est une spécialité comme une autre. Mais je pense que ce qui a fait que mon choix se porte sur cette spécialité est qu’à l’époque, la problématique de la sécurité alimentaire m’a interpellé et la production animale fournit énormément en termes de valeurs nutritionnels et autres.
  2. Y-a-t-il beaucoup de femmes qui choisissent cette spécialité ?
    Je m’en souviens qu’il y avait vingt (20) personnes dans ma promotion, dont quatorze (14) hommes et cinq (05) femmes. Il y a plus d’hommes que de femmes mais, néanmoins, de plus en plus de femmes choisissent cette spécialité actuellement.
  3. Comment trouvez-vous l’avenir de l’élevage à Madagascar ?
    Je pense que le secteur élevage n’est pas encore exploité efficacement chez nous. Des initiatives sont déjà entreprises dans ce sens, mais les efforts devraient être soutenus dans l’amélioration des approches de développement des acteurs de ce secteur. L’élevage a été longtemps sous-estimé dans sa contribution à la croissance économique.
  4. Comment l’élevage à Madagascar contribue-t-elle concrètement au développement du pays ?
    À Madagascar, l’élevage a d’abord une importance sociale (à l’exemple de la place du zébu dans la culture malagasy), mais aussi économique. N’oublions pas que la population malagasy est majoritairement rurale et donc agro-éleveurs. Non seulement, l’élevage est un moyen de faire de l’épargne pour les familles qui le pratiquent, mais elle en constitue également un complément de revenus. Les successions d’aléas et de crises sanitaires apparus dernièrement ont prouvé l’importance de la diversification des activités génératrices de revenus, et l’activité d’élevage répond à cela tant pour assurer la sécurité alimentaire des ménages, mais également pour la croissance économique nationale.