Michael Arivony, un Barytone à l’opèra de Vienne

Il est soliste permanent à l’opéra d’État de Vienne

Dietrich Fischer-Dieskau, Elisabeth Schwarzkopf, Enrico Caruso ou encore Ettore Bastianini…, Michael Rakotoarivony, plus connu sous son nom de scène Michael Arivony, les connaît très bien. Ils sont même ses références en tant qu’artiste. En effet, notre interlocuteur est un baryton et il est chanteur d’opéra. Pour les profanes, sachez que le baryton est la voix masculine qui se situe entre le ténor et la basse ; mais on appelle aussi avec ce même nom le chanteur qui a cette voix. Actuellement, notre baryton est soliste permanent à l’opéra d’État de Vienne (le Wiener Staatsoper). Cependant, il donne également des concerts partout en Europe.
Michael Arivony a débuté ses études de musique (de chant lyrique) au Royal Academy of Music de Londres, puis il a continué à la Haute Ecole de Musique Franz Liszt de Weimar, en Allemagne. Toutefois, c’est à Madagascar qu’il a commencé à chanter et il a pris des cours de chant à l’Anglican Music Institute, à Ambohibao.

Par ailleurs, Michael Arivony nous partage le moment le plus excitant de sa carrière. C’était le 08 Février 2022, « Le téléphone sonne. Les responsables de la Wiener Staatoper m’annonce qu’un collègue est testé positif au Corona virus et c’est moi qui devrait monter sur scène à sa place le jour même », se rappelle-t-il avec émotion. C’était un rôle qu’il avait déjà appris, mais le jouer sans répétition était très risqué, d’autant que ses partenaires de scène étaient de grands chanteurs et chanteuses comme Bryn Terfel, Jonas Kaufman et Lise Davidsen. « Je n’ai eu qu’une répétition scénique, qui semblait plutôt être une mise au point. Et trois heures plus tard, j’étais sur scène ! » nous raconte-t-il.
Pour 2022, il doit d’abord terminer la saison 2021-2022 en participant dans Carmen, Rigoletto, le Barbier de Seville et à des concerts en France et en Suisse. Toutefois, les préparations pour la prochaine saison commencent déjà. Et, il nous informe que « Les opéras comme Don Pasquale, Manon Lescaut, La Juive, Ariadne auf Naxos et La Bohème seront parmi les 12 productions dans lesquels je vais chanter ici au Wiener Staatsoper ».

Le message de Michael Arivony
La vie est remplie d’opportunités qui ne sont pas parfois très évidentes, d’opportunités que vous pensiez être au dessus de vos compétences, ou encore de choses auxquelles vous n’osez même pas rêver. Un conseil : ne refusez jamais une opportunité de montrer qui vous êtes ainsi que votre talent. En vous voyant à l’œuvre, les gens vous reconnaîtrons. Et même si cela prend du temps, le travail forge le caractère.

Nos questions à Michael Arivony

  1. Si vous ne devriez chanter qu’un seul œuvre pendant toute votre vie, ce serait quoi ? Pourquoi ?
    Ce serait le cycle de chants de Ludvig Van Beethoven appelé « An die ferne Geliebte » (À la bien-aimée lointaine). C’est un cycle de six (06) chants sur les poèmes de Alois Jeitteles. Une grande mixture de mélodies presque religieuses, un texte rempli d’onomatopées et un univers nostalgique d’un amour passé et d’un futur, seul mais accompagné par le chant qu’il chantait jadis. Le dernier chant, « Nimm sie hin denn, diese Lieder, … » (Emportez ce chant vers elle…) semble même prêcher la victoire de la musique sur la mort.
  2. Au cours de votre carrière, quelle leçon de vie aviez-vous appris ?
    Rien ne sert de courir, si on a le TEMPS de marcher. On vit dans une époque ou tout est instantané. Et, la tendance est de faire les choses plus vite et d’être impatient quand les choses tardent. Parfois, le temps nous montre que les choses vers lesquelles nous courons ne sont pas faites pour nous. Et de temps à autre, des choses se présentent sans qu’on s’y attend. La meilleure chose à faire c’est de travailler dans les temps, avec les moyens qu’on a, et exploiter les ressources à notre disposition, aussi peu soient-elles.
  3. Des projets à Madagascar?
    Pour le moment, non. Pendant la pandémie, il a été très difficile de planifier quoi que ce soit. Et étant un nouveau papa, je me concentre vraiment sur ce rôle. Mon prochain retour à Madagascar sera principalement réservé à la famille, car la pandémie nous a empêché de visiter Madagascar, cela depuis deux ans.