Razafindrakoto Narindra Honintsoa, une journaliste aux multiples casquettes

Pour les femmes, il est encore assez difficile de s’épanouir dans un travail où il faut jongler entre vie professionnelle et personnelle. Peut-on, en effet, vraiment choisir entre ces deux choix vitaux. Pour notre interview du jour, il faut aimer ce qu’on fait pour que cela ne soit pas un frein au développement que l’on veut apporter. C’est parti !

Pouvez-vous vous présenter s’il vous plaît et nous dire ce que vous faites dans la vie ?

Je me nomme Razafindrakoto Narindra Honintsoa. Je suis journaliste de profession.
Au début, j’étais styliste, peintre mais passionnée du monde média. J’ai commencé par être présentatrice d’émission à la chaîne nationale publique TVM, et j’ai continué dans ce sens en suivant le monde du journalisme et de la communication jusqu’à ce jour.

Pourquoi avoir choisi ce métier et si vous deviez changer de métier çà aurait été quoi ?

J’ai choisi ce métier, on peut dire cela comme ça, mais je fais beaucoup d’activités pour réussir ma vie. Car, le journalisme à Madagascar ne peut pas motiver la valeur de nos efforts. Et on m’avait appris beaucoup de choses. L’une d’elles était d’être polyvalent dans la vie.

Depuis quand êtes vous dans ce domaine de métier et qu’est-ce qui vous motive à continuer dans ce sens ?

Depuis 1997, on m’a engagée pour être la présentatrice d’une émission culturelle dénommée « KANTO IZY IREO » à la TVM. Et si on parle de la motivation, je dis franchement du côté financier, c’est loin d’être motivant malgré le fait que j’aime et j’adore mon métier. Mais, seul l’amour de notre monde me motive dans ce chapitre.

Dans votre métier, quelles sont les difficultés que vous avez ou que vous rencontrez souvent ?

Dans ce métier, des difficultés sont toujours rencontrées comme l’insuffisance de matériels, manque de transports, pas d’assurance pour les journalistes free-lance comme nous et victimes de sous exploitation.

En tant que femme, comment faites vous pour jongler entre vie professionnelle et personnelle ?

Être femme, ce n’est pas du tout facile. Car, déjà, je joue un rôle très difficile. Je ne peux pas mettre de côté ma vie de famille. Je dois me balancer entre ma vie, mon boulot, ma famille, mes devoirs d’être une maman. Je devais et dois être forte tous les jours devant mes enfants pour qu’ils puissent être rassurés qu’ils sont les plus importants pour moi.

Pourriez vous partager à nos lecteurs, les défis, les échecs et les réussites depuis que vous êtes dans ce métier ?

Mes défis ? Je ne me sentais jamais fatiguée car je suis une femme battante. Je continuerai toujours mon combat avec amour. D’ailleurs, une femme ne doit jamais baisser les bras, il faut se battre jusqu’au bout et se développer autant que possible.

Si on parle des échecs, la vie c’est déjà un échec, mais c’est la réussite qui va le résoudre. Une femme doit se mettre toujours en tête d’avoir des solutions dans toutes les circonstances pour réussir.

Comment avez vous commencé ? Quel était le déclic ? Était ce une vocation ou un hasard professionnel ?

Suite au fait qu’on m’eût vue à la TVM, l’Aceem Radio m’a engagé comme présentatrice des journaux et des émissions, puis animatrice. Au début, tout le monde m’avait entendu comme une professionnelle, mais moi de côté, c’était un commencement. Je dirais que ce n’était pas vraiment des difficultés, plutôt une vocation, c’était déjà dans mes veines. Rires.

Conseillerez vous une personne de faire ce métier là ?

Naturellement. C’est un bon métier, mais il faut le combiner avec d’autres choses pour bien réussir. Par exemple, depuis mon enfance, j’ai pratiqué la danse et surtout les arts martiaux pour que je puisse m’auto-défendre avec l’insécurité dans notre monde. Ainsi, je conseille à toutes les femmes journalistes si vous aimez votre job, pratiquez au moins un art martial. C’est très important pour nous.

Si vous deviez regarder 10 ans en arrière, que diriez vous au « Vous » d’avant et si vous deviez regarder par devant, que diriez-vous au « Vous » du futur ?

Moi dix ans en arrière, j’étais toujours là, mais victime de discrimination dans le monde du travail (repoussée d’avoir travaillé dans une boîte télévisée avant 2009). Au futur, je continuerai mon combat car je suis MOI. Fous rires.

Un dernier message, peut-être ?

Euh… J’espère qu’il y aura un grand miracle qui va changer notre monde pour que notre métier nous motive à fond. Rires. Non, je voudrais surtout dire que je confie toute ma vie au Seigneur pour qu’il puisse me guider.

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