Solohasina Ranaivoarimanana, une vie dédiée aux jeux folkloriques malgaches

Je voudrais apporter ma vive contribution au développement de Madagascar par l’éducation, à travers la promotion des jeux traditionnels malgaches.

Des cris d’enfants ! Nous voilà devant une séance de Vitsiliha… Au loin, quelques garnements se réunissent… Curieux, nous nous approchons. C’est du Fanorona. Celui qui arrive à battre tout le monde à ce jeu aura le privilège d’exiger des corvées aux autres joueurs. En accompagnant Solohasina Ranaivoarimanana, fondatrice du mouvement KilalaoGasy à une des activités organisées par le mouvement, nous avons pu voir son désir de redonner leur place aux jeux traditionnels malgaches au sein de notre société, surtout dans les grandes villes de pays, comme elle le dit. Géographe de formation, elle a ensuite poursuivi ses études à l’École Normale Supérieure d’Antananarivo (ENS). Elle s’est spécialisée dans l’éducation.

Par ailleurs, d’après Solohasina la création de KilalaoGasy a été motivée par le constat selon lequel « la mauvaise utilisation des nouvelles technologies par nos jeunes entraves leur développement personnel et nos jeux folkloriques ont perdu de leur valeur face à la prédominance des jeux vidéo et des nouvelles technologies dans notre société. » Après quelques années d’existence, le mouvement a pu couvrir la Grande-Île et ils ambitionnent encore de l’étendre au-delà de nos frontières. En même temps, « KilalaoGasy Company va également voir le jour », selon toujours Solohasina. D’autre part, d’ici la fin de l’année, KilalaoGasy va mettre en œuvre un projet d’éducation culturelle en collaboration avec un institut dont le nombre ne nous a pas encore été dévoilé. Ceci dans le but justement de promouvoir la culture malgache auprès des jeunesses.

Nos questions à Solohasina Ranaivoarimanana
1. À part s’occuper de KilalaoGasy, que faites-vous ?
Cette année, j’ai été nommée chef de division des activités socio-éducatives et culturelle au sein du Service des activités para et périscolaires (SAPPS) du Ministère de l’Éducation Nationale. Cette division a, entre autres, pour mission de valoriser les jeux traditionnels et l’identité malgache.
En bref, je voudrais apporter ma vive contribution au développement de Madagascar par l’éducation, à travers la promotion des jeux traditionnels malgaches.
2. Qu’est-ce qui vous motive particulièrement ?
Sans hésiter, l’amour de mon pays. En effet, bien que plusieurs opportunités se sont offertes à moi, , je suis sûr du choix de carrière que j’ai fait, et je voudrais poursuivre dans cette voie. Mais à part cela, je dirais que la société où je vis et ma famille font également partie de mes sources de motivation.
3. Un échec qui vous a servi ?
Deux années blanches après l’obtention de mon baccalauréat. La première année, j’avais échoué au concours d’entrée en première à l’Université (ndlr université publique), alors que je n’avais pas les moyens d’intégrer une université privée ! Au cours de la deuxième année, j’avais enseigné dans une école privée qui se trouvait juste à côté de mon village natal. Mais quand j’y pense, ces deux années de galère étaient en fait deux années que j’avais passé à l’école de la vie pour changer ma façon de voir les choses, la vie. Ces deux années m’ont appris à ne jamais abandonner…